On retiendra de l'Odyssée,
Ce qu’à Ulysse écrit Circé
« Entre les Deux Écueils mêmes
Toujours notre route nous mène »
Pour ne pas dire nous malmène.
Avec ou sans sa Pénélope
La vie joue des tours de salope.
Peu à peu des liens sont tissés
D’amourage comme d’amitié
Sans parler de fraternité
Mais le temps nous fait naviguer
Entre ce deux mortels rochers
L’un que Charybde on baptisa
L’autre prit le nom de Scylla.
C’est un glissendo indolore
Une dérive qui s’ignore
Mais tôt ou tard viendra le choc
Contre le vide, contre le roc
Quand on croisera dans la danse
Soit l’oubli soit l’indifférence
Les deux écueils de la malchance.
On se dit qu’il faudra s’y faire
Que nul ne saura se parfaire
Qu’avec la fuite de ces ans
S’ensuit celle des sentiments
Qu’on devra plutôt se méfier
Avant même de s’attacher.
Qu’il faudra vivre sans aimer